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Chroniques # Saint-André-des-Eaux

A Saint-André-des-Eaux, l’histoire se sirote

A Saint-André-des-Eaux, autrefois, on a vendangé et récolté du vin.
Une exposition retrace le passé viticole de la commune. Savoureux !

« Avant, nous avions notre propre vin local, cultivé sur les terres viticoles de Saint-André-des-Eaux, se souvient Marcel, 79 ans. C’était de la “piquette” mais  nous aimions vendanger entre amis puis festoyer en trinquant avec du rouge ou du blanc ! » Si Marcel n’est pas le seul à se remémorer du passé viticole de la commune, les jeunes et les nouveaux arrivants ignorent qu’il n’y a pas si longtemps on laissait tremper les barriques de vins plusieurs jours dans la mare d’entrée du bourg afin de les rendre plus étanches. 

Saint-André-des-Eaux possédait alors une cinquantaine d’hectares en vigne répartis en 264 parcelles. Grolleau, Auxerrois rupestris, Baco, Gaillard, Oberlin… On comptait une quinzaine de cépages différents et la consommation de ces vins était essentiellement familiale et locale. « Puis,  les vignes ont progressivement et définitivement disparu de notre paysage, remplacées par d’autres cultures plus rentables », raconte Alain Papot, président de l’association Histoire locale et patrimoine andréanais, qui organise une exposition sur le passé viticole (surfaces, cépages, vendanges, distillation…) de la commune* 

Avec le vin, les bistrots 

 

« Quand on aime le vin, on aime le bistrot », sourit Marcel.  

De fait, la commune pouvait s’enorgueillir de compter 22 cafés  pour une population de 1 500 à 2 000 habitants, entre le 18e et le 20e siècle, « dont 12 ouverts en même temps  dans les années 50/60 ! », précise Alain Papot.  Répartis entre le centre du bourg et les villages avoisinants, les cafés de Saint-André proposaient d’autres services comme une cordonnerie, un coiffeur, une épicerie ou une pompe à essence. Des lieux de vie qui étaient surtout fréquentés le dimanche après la messe. « L’exposition montre aussi ces endroits vivants et conviviaux et raconte leur histoire, leurs histoires. » Ainsi, apprend-on qu’Alphonse de Châteaubriant fréquentait le café de Bilac… Sans doute plus pour sa tenancière que pour son vin ! Aujourd’hui, il ne reste plus qu’un seul bistrot à Saint-André. Mais deux établissements vont bientôt rouvrir leurs portes pour le bonheur des Andréanais ! En attendant, direction l’exposition où un café des années 60 a été reconstitué.