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Associations # Saint-Nazaire

40 ans d’expérimentation

Le lycée expérimental de Saint-Nazaire célèbre son anniversaire, vendredi 11 et samedi 12 novembre.
Une école publique alternative qui, à l'origine, ne devait pas durer mais qui est désormais diplômée dans l’art de l’autogestion.

Le lycée, situé boulevard René-Coty est hébergé par la Silene.

Quarante ans ! En guise d’anniversaire, le lycée expérimental de Saint-Nazaire se met au tour de la table, vendredi 11 et samedi 12 novembre pour débattre de l’autogestion.  

« Il n’existe aujourd’hui en France plus que deux lycées autogérés, celui de Paris et celui de Saint-Nazaire. Auparavant, il y avait quatre établissements », souligne Nathalie Bruneau, enseignante au lycée expérimental depuis plus de 20 ans.  

Depuis sa création en 1982, le lycée “expé” comme il est surnommé, est un lieu d’innovations, de tentatives, d’études, et surtout d’une autre manière d’apprendre et de fonctionner. Le concept d’autogestion étant souvent connoté politiquement, déprécié ou incompris, le lycée a décidé d’inviter des collectifs et des entreprises qui s’inscrivent dans l’autogestion ou la cogestion, et plus largement dans l’économie sociale et solidaire à raconter leur expérience dans ce domaine. Des ex Frab Lib seront présents comme l’entreprise de construction Marcoretz… Une manière didactique pour démontrer au grand public que d’autres modèles existent et sont soutenables. 

Malgré des relations parfois difficiles avec les autorités de tutelle, l’établissement s’est construit une réputation solide auprès de parents en recherche d’éducation alternative et/ou désemparés par la déscolarisation de leur enfant. « Pour certains parents, nous sommes le dernier recours. Ils nous appellent parce qu’ils ne savent plus vers qui se tourner », confie Nathalie Bruneau. 

Pas de pression  

C’est le cas de Luna qui a intégré le lycée l’année dernière. « Ça se passait mal pour moi dans le lycée “tradi”. Je ne m’y sentais pas à ma place. On est soumis à la pression de la réussite et aux statistiques. Si bien que j’ai développé de la phobie scolaire. » Luna est aujourd’hui en classe de première au lycée expé. Elle s’y se sent plus heureuse. Au début, elle n’assistait pas à tous les ateliers car « trop fatiguée » ou encore « trop angoissée ». Mais au fil du temps, « cela s’est atténué. J’ai pu faire mon “coming out” plus sereinement que dans un lycée tradi où on m’aurait humiliée. Je suis trans. Les gens ici ne vous jugent pas, ils sont plus respectueux de vos choix. Les talents de chacun sont aussi plus visibles. » 

Ce souci du développement de l’élève en tant qu’individu se transpose aussi dans la gestion au quotidien du lycée. Un aspect que Kélian, élève en seconde, souligne dans son témoignage.  

« J’ai fréquenté des écoles alternatives, mais je n’ai pas aimé mon passage au collège et au lycée traditionnel. » 

Ici, il retrouve cette envie de participer au fonctionnement quotidien du lycée. Il assure le secrétariat. « Des parents étaient des surpris et se demandaient si le lycée n’était pas occupé par des élèves », lance-t-il comme une boutade. Du budget au choix des ateliers pédagogiques, tout se construit en égalité entre élèves et équipe éducative. D’expérimental, le lycée est aujourd’hui devenu une référence et un point d’appui pour une société qui s’interroge plus fortement ces dernières années sur le modèle scolaire.  

///// C’est quoi un lycée autogéré ? ///// 

Elèves et professeurs prennent ensemble, en commissions, toutes les décisions concernant l’organisation de l’établissement et s’investissent dans la gestion quotidienne. Tour à tour, les membres de l’équipe éducative et les élèves s’occupent de la cuisine, le service, la vaisselle, le ménage, assurent également le secrétariat, le suivi des dossiers administratifs.  

Si l’équipe éducative a pour charge des objectifs généraux de formation, un certain nombre d’activités pédagogiques sont construites collectivement en concertation avec les élèves, s’appuyant sur les valeurs de l’entraide, de l’égalité et de l’équité. 

///// programme des 40 ans ///// 

Vendredi 11 novembre
14h, rencontre entre structures et lieux auto-gestionnaires.
18h, pièce de théâtre par les élèves au Hangar.
19h, concert, café Sous les palmiers la plage. 

Samedi 12 novembre
10h30, tables rondes et ateliers participatifs : “L’autogestion, la construire”.
14h, tables rondes et ateliers participatifs, sur autogestion et pédagogie, l’autogestion : la faire vivre, les épreuves de l’autogestion.
16h, film, cinéma Jacques-Tati.
17h30, restitution des tables rondes.
18h30, soirée festive avec concerts et performances, alvéole 12.