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Cinéma # Salle Jacques-Tati

[zoom] La conspiration du Caire

Adam est un simple fils de pêcheur pieux. Il intègre la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, épicentre du pouvoir de l’Islam sunnite, et est surtout promesse d’une ascension sociale. Mais le jour de la rentrée, le Grand Imam à la tête de l’institution meurt soudainement. Le jeune homme, d’une grande naïveté, se retrouve alors à son insu au cœur d’une lutte de pouvoir implacable entre les élites religieuse et politique du pays.

Note de la rédaction :

Avec La conspiration du Caire, Tarik Saleh le réalisateur suédois d’origine égyptienne poursuit son exploration du fonctionnement de la société égyptienne. Son précédent film Le Caire confidentiel était un polar mettant en exergue la gangrène de la corruption. Dans cet opus, le réalisateur nous entraîne dans un thriller d’espionnage en s’intéressant aux luttes de pouvoir dans l’institution religieuse et celles qui se jouent entre celle-ci et le régime dictatorial. L’université du Caire a toujours constitué un champ de bataille entre les Frères musulmans et le pouvoir politique.  

Adam assiste au meurtre du jeune disciple d’un des Cheikhs influents de l’université avec qui il a tissé un début d’amitié. Mais cet ami opportun se trouve être une taupe des services spéciaux du régime dictatorial en place qui cherche à influencer la nomination du Grand Imam*. Adam devient malgré lui le jouet de ces services spéciaux. Tiraillé, apeuré, il occupe peu à peu une place de témoin privilégié des ambitions personnelles de chaque cheikh qui brigue le poste suprême.  

Cette trouble et pesante atmosphère n’est pas sans rappeler celle de l’œuvre d’Umberto Ecco Le Nom de la rose, dont s’inspire ouvertement Tarik Saleh. Persona non grata en Eygpte, il a tourné son film en Turquie. La conspiration du Caire dépeint avec brio un monde de faux
dévots et d’authentiques hypocrites.
 

* Attention le grand Imam ne peut être comparé à un pape.