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Associations # Saint-Nazaire

Guerre en Ukraine : Droujba, le point un an après

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe s’inscrit tragiquement dans la durée. Un an déjà, et aucune porte de sortie et aucun espoir de paix en vue !
L’association nazairienne Droujba (amitié) s’apprête à envoyer son 6e convoi. Et continue d'aider les familles installées à Saint-Nazaire et dans la région.

Liudmyla a quitté l’Ukraine en mars 2022 avec sa mère et ses deux enfants. Ils sont accueillis dans une famille à Saint-Marc-sur-Mer…

Depuis les premiers jours du conflit, le point de collecte situé au Ruban bleu ne désemplit pas, les dons affluent sans discontinuer, les cartons se remplissent à vue d’œil. Les bénévoles de Droujba, dont le nombre ne cesse de croître, 188 à ce jour, s’activent en tous sens, impossible de les imaginer les bras croisés ! Pas une seconde à perdre. Dans quelques jours, le semi-remorque, avec à son bord, une trentaine de palettes – soit environ
9 tonnes de matériel, denrées alimentaires, vêtements et autres produits
d’hygiène et médicaux – prendra la route. Pour la 6e fois. Direction la frontière polonaise où « l’ensemble sera ensuite dispatché en Ukraine sur différents points, selon les besoins », souligne Yves Terrienne, adhérent à Droujba depuis sa création, au lendemain de l’invasion russe.
 

« Quelque 8 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022 ; 4 millions ont trouvé une protection temporaire en Europe. Il s’agit du plus grand mouvement de réfugiés sur le continent depuis la Seconde Guerre mondiale. ». Ligue des droits de l’homme.  

La solidarité ne faiblit pas  

La mobilisation a été immédiate. En plus d’être par essence très solidaire, la collectivité citoyenne nazairienne s’est sentie très vite concernée. « Du fait, d’un grand nombre de travailleurs détachés ukrainiens aux Chantiers, entre 500 et 700 », explique Jean-Luc Boero, président de la section Ligue des droits de l’homme (DLH) de Saint-Nazaire Estuaire Presqu’île. Et deux, du fait de nos histoires lointainement parallèles qui se confondent et percutent inéluctablement nos mémoires. Ces images de villes détruites résonnent de facto avec le passé de la cité portuaire, bombardée à 85 % par les alliés, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Autant d’éléments qui font dire à Vincent Reberioux, membre du Bureau national DLH et adhérent de la section locale qu’un « désengagement de solidarité n’est pas à craindre ». Et la preuve, ils sont encore nombreux les Nazairiens et les habitants de la région,
« près de 60 familles environ », à accueillir les quelques 200 à 300 Ukrainiens, et Ukrainiennes surtout, venus trouver refuge sur le territoire.
 

Liudmyla s’investie à Droujba, trie et remplit, avec Didier, les derniers cartons destinés à celles et ceux restés au pays. 

 

40 emplois et des dons financiers 

Une population qui continue d’affluer, constamment, de façon moins massive certes, « mais il faut être là ». Et Droujba est là. Là pour « les accueillir, les réconforter, les soutenir, les orienter, les aider dans leurs démarches de tous les jours ». En plus des convois, elle propose des cours de français, de dessin, de sport et des ateliers pour les enfants. Et « grâce à l’association, une quarantaine de personnes a pu trouver un emploi dans l’hôtellerie, des sociétés de nettoyage, et 24 sont entrées en formation », se réjouit Yves Terrienne, d’autant plus que Droujba est passée, depuis le
1er janvier 2023, association d’intérêt général. « On peut dorénavant récupérer les dons financiers (déductibles à 66 % des impôts) pour payer le transport, entre autres. » Du coté des dons matériels, « on est full. Et on croule sous les couvertures et vêtements d’hiver ! », plus vraiment de circonstance avec l’arrivée du printemps, saison, espérons-le, annonciatrice d’une paix imminente.