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Associations # Saint-Nazaire

Le photovoltaïque citoyen : l’engagement de Toits au soleil

L’association promeut les énergies renouvelables locales, en développant des projets de production d’électricité propre. Deux initiatives verront enfin le jour d’ici la fin juin.

Pose de panneaux photovoltaïques sur le toit de la tribune du stade de rugby de Trignac.

« L’invasion de l’Ukraine a accéléré le mouvement mondial vers les énergies renouvelables », affirme l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans le rapport Perspectives énergétiques mondiales publié en octobre 2022. L’organisme avertit que la crise rappelle la fragilité et la non-durabilité du système énergétique mondial actuel.  

Un constat qui appuie la pertinence et la crédibilité des associations qui œuvrent pour la production d’une énergie locale, écologique et abordable. Fondés en 2018, Toits au soleil regroupent des habitants de Saint-Nazaire qui croient à la nécessité de s’impliquer dans la production citoyenne d’énergie, en particulier le photovoltaïque.  

En avril prochain, sur le toit du siège d’Emmaüs, dans la zone de Brais, près de 340 panneaux photovoltaïques d’une puissance de 130 kwc, seront installés et raccordés au réseau électrique générale. « Ce qui correspond à la consommation d’électricité, hors eau chaude et chauffage, de 120 personnes », précise Dominique Poupard, membre du comité de pilotage de l’association. La totalité de la production sera vendue pendant 20 ans à Enedis.  « A l’issue, Emmaüs sera propriétaire des panneaux. Ces derniers garderont 87 % de leur efficacité. Ce qui sera toujours rentable pour Emmaüs », décrypte Martine Richardeau, qui a travaillé bénévolement sur le projet.  

Autre initiative : d’ici la fin juin 2023, sur le toit de la tribune du stade de rugby de Trignac, 96 panneaux de 375 wc seront installés. Un projet qui a rencontré des difficultés mais qui s’est révélé profondément « formateur », prévient Jean-Luc Bonhomme, membre du comité de pilotage. 

La particularité de ces initiatives réside également dans leur structure de financement. « Pour la centrale d’Emmaüs, il nous fallait une participation citoyenne à hauteur de 45 000 € pour obtenir les prêts bancaires sur un total d’investissement de 150 000 €. Près de 80 personnes ont souscrit au projet », explique l’ancien syndicaliste et militant écologiste. En clair, le financement citoyen se déroule par une prise d’actions (100 € chacune) dans la société CoWatt. Cette entreprise, sous le statut de SAS coopérative, permet à des collectifs de citoyens de réunir leur épargne pour financer des centrales photovoltaïques et les exploiter. Et bonne nouvelle, les projets pourront être rémunérateurs pour les investisseurs sur le long terme. Pour autant les rendements seront bien inférieurs aux produits sur le marché dérégulé de la finance verte, comme celui de la future centrale photovoltaïque de Montoir-de-Bretagne. L’association se refuse à empiéter sur les terres agricoles et étudie les projets d’autoconsommation comme sur ceux installés sur les toits des bâtiments agricoles. « Le problème est que le réseau d’électricité en France n’a pas été pensé pour supporter la multiplicité des lieux de production », explique Dominique Poupard. Et les coûts de raccordement au réseau général peuvent se révéler astronomiques par rapport aux gains. 

L’association se penche aujourd’hui sur de nouvelles installations. Elle réfléchit avec la Ville de Saint-Nazaire à l’opportunité de poser des panneaux solaires sur les toits des nouveaux bâtiments des écoles qui vont se construire à moyenne échéance. Les possibilités ne manquent pas. Reste à mobiliser les citoyens pour qu’ils investissent localement leur épargne. 

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C’est le prix en centimes d’euros de la consommation en kilowatt produit par ces centrales photovoltaïques locales et citoyennes. Le consommateur paie un prix de 18 cts du kilowatt sur le marché régulé, dont la fin est programmée pour juin. Avec des tarifs aussi faibles, cela pourrait répondre au défi de la précarité énergétique, soutient l’association. 

///// de nouveaux adhérents ///// 

Avec une quarantaine de membres, l’association Toits au soleil est à la recherche de nouveaux adhérents. « Nous avons beaucoup de sympathisants mais on aimerait que cela se transforme en adhésions. Car plus on sera nombreux, plus on sera crédible auprès des institutions ou pour la levée de participation citoyenne », indique Martine Richardeau. Les personnes intéressées par les projets de l’association sont invitées à les rencontrer lors de leur assemblée générale jeudi 9 février, à 18h30, à l’agora.  

///// les 10 ans de RECIT ///// 

Le 5 et 6 mai prochains, l’association Toits au soleil participera au Forum des énergies renouvelables produites par les habitants des Pays de la Loire qui se déroulera à Saint-Nazaire, à l’Alvéole 12. 

Durant ces deux jours, le réseau régional RECIT, qui fédère les structures et les porteurs de projets engagés dans le développement des énergies renouvelables citoyennes, célèbrera ses 10 ans avec au programme visite du parc éolien offshore de Saint-Nazaire, inauguration de la centrale solaire à Emmaüs, et spectacles.