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Associations # Saint-Nazaire

Le yoga du rire : des oh et des ah

Parce qu’à la rédaction on préfère mourir de rire que bête, on a testé une drôle de technique de détente : le yoga du rire, avec Sonia Justin-Garnier de l’association Joie et sourire. Inspirez. Expirez. Riez.

Créée sans rire par le Dr Kataria en Inde, cette pratique thérapeutique et de bien-être est simple, facile et accessible.

Ce mardi soir, quelques personnes patientent devant le 66, avenue de la République. Elles se sont donné rendez-vous pour décliner la fameuse formule de Voltaire, version légèrement modifiée : « J’ai décidé de rigoler, c’est bon pour la santé. » Michel est un habitué de ces soirées yoga du rire que le retraité apprécie pour oublier ses « petits tracas du quotidien ». Arrivent Pascal puis Florence. Aucun ne se connaît. Pourtant, la conversation se fait. Pourtant, l’atelier n’a pas encore commencé. Mais le ton est donné. 

Un, dos, tres, je déstresse 

Cette soirée-là, dans le cosy Studi Om, Sonia Justin-Garnier accueille une douzaine de participants. Ils commencent par former un cercle. Les présentations se font en même temps que la déclinaison de leur état d’esprit du moment : solaire, lumineux… Puis l’animatrice de l’association Joie et sourire propose un petit échauffement du corps comme des cordes vocales. « Dites ah… en levant le bras droit, oh… en levant le gauche. » Objectif : ouverture du diaphragme. « Ah oh, ah oh… », voilà l’assemblée parée à rigoler. Un rire certes un peu forcé au démarrage car « dans notre quotidien, nous avons perdu l’habitude de rire ». Rire, comme chanter, danser, est naturel à la base, sauf qu’on le perd en vieillissant. Patience, on sent que ça prend. À condition de lâcher prise et de « ne pas parler pour éviter les pensées parasites », enjoint la douce Sonia. 

Un bon bol de rire 

« Oh oh, ah ah ah, oh oh, ah ah ah », les participants poursuivent l’exercice en se déplaçant en mode eye contact, droit dans les yeux. Un moyen de se connecter aux autres, à soi-même et d’être en pleine conscience. S’ensuit une improbable séquence de déhanchement. Nous voici en boîte de nuit. On danse de manière désarticulée. Et on s’en fout… Rire !  

« Ici, on ne se juge pas. On rit sans raison, pour le plaisir. Il s’agit aussi de réhabiliter la joie dans le quotidien des gens et avec eux, pour restaurer le sentiment positif. »  

Un courant en lien avec le bouddhisme et la psychologie positive. Après quelques autres exercices – le rire du bonjour, du vin chaud, du téléphone… –, l’assemblée termine par une marguerite que dessinent les tapis disposés en pétales sur le sol. Nous passons alors au rire du bébé ou au fou rire final pour certains. Un rire en cascade se propage du voisin de ma voisine jusqu’à moi. Et là, j’avoue que j’ai pleuré… de rire. Dommage que Sonia nous ramène à nous par un temps de relaxation méditative. On aurait bien joué les prolongations. La séance a donc fait son petit effet. L’impression d’irradier de l’intérieur, la sensation d’avoir travaillé zygomatiques et abdos. Eh oui, faire fonctionner ses zygomatiques, c’est aussi de la gymnastique. L’hilarité fait le ménage dans l’organisme, mobilise 400 muscles et grille 500 calories en une heure de séance. « Quand on rit, on sécrète de l’endorphine, l’équivalent naturel de la morphine mais aussi de la dopamine, de la sérotonine », explique celle qui anime aussi un atelier d’épanouissement personnel et de relaxologie. Les médecins préconisent même de rire 10 à 15 minutes par jour. Arnaud, Michel, Pascal, Florence et les autres confirment : la vertu thérapeutique du rire, c’est sérieux. « Détendus, relâchés, déstressés, heureux… », ils repartent avec l’envie furieuse de se payer une nouvelle tranche de rire. Nous aussi.