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Chroniques # Saint-Nazaire

Magalie Guyot : le handicap, son moteur

C’est un parcours hors norme que décrit Yoann Laurent-Rouault dans Le handicap sans frein. Celui de Magalie Guyot. Condamnée à une vie en fauteuil, elle développe ses propres méthodes musicales, sportives et d’apprentissage pour rester debout.

Victime à l’âge de 7 ans d’un anévrisme, Magalie Guyot refuse la fatalité. Car « si jamais rien n’est joué d’avance, rien n’est jamais perdu non plus », scande la battante à l’optimisme forcené. Malgré les affres de son accident qui la rattraperont à l’âge adulte. Malgré l’annonce des médecins qui lui promettront à nouveau une vie en fauteuil, à force de courage, de détermination et de volonté, elle remarchera ! 

« Tomber deux fois, se relever trois » 

S’estimant livrée à elle-même lors de sa convalescence, la Nazairienne décide de prendre sa rééducation en main. « Chaque matin, à l’hôpital, j’attrapais une chaise pour faire mes propres exercices. » Aujourd’hui encore elle enchaîne les pompes à 4 heures du matin lorsque se réveillent les douleurs. Parmi ses combats, nombreux, l’accès à l’apprentissage pour tous dont elle s’est sentie exclue alors qu’elle avait l’envie d’apprendre chevillée au corps. D’où « ce livre porteur d’espoir pour aider à combattre le handicap et à rejoindre une certaine normalité sociale », poursuit celle qui veut aussi changer le regard sur les personnes porteuses de handicap grâce à cet ouvrage conçu comme une biographie et un mode d’emploi d’un jeu de solfège qu’elle a inventé. 

La musique sur un plateau 

Depuis 2014, date de la création de son entreprise pour la diffusion de son jeu Musique en folie, Magalie invente une méthode de solfège pour apprendre en s’amusant. Un jeu de plateau breveté, adapté et créé à la suite d’un cours donné à des enfants qui se présente comme un jeu de l’oie avec quatre plateaux selon les niveaux. Car Magalie intervient dans les Maisons de quartier, au Conservatoire où elle a animé des ateliers avec son professeur pour un groupe de jeunes autistes avant de s’occuper d’un orchestre de personnes handicapées : Le quoi de neuf. La musique a commencé à jouer un rôle majeur dans sa vie pendant son coma de 23 jours. « À mon réveil, je me suis souvenue qu’un guitariste jouait à mes côtés tous les jours. » En rééducation à Pen-Bron, où elle doit tout réapprendre, elle découvre le piano. À 14 ans, elle achète une guitare. Puis elle apprend en autodidacte la musique qui lui « permet d’oublier la douleur. » Elle agit comme une double thérapie puisque piano et guitare l’aident aussi à retrouver la motricité. Et preuve qu’on « peut décider de ne pas en rester là avec la maladie », elle a décroché le permis de conduire l’an passé, à 42 ans.