La fête du Parc met la lumière sur la Brière
Le 15 septembre, le PNRB* et ses partenaires vous embarquent en Brière et dans ses marais au caractère bien trempé. Le temps d’une fête, ils tendent la perche aux visiteurs pour la (re)découverte en chaland, à cheval, à pied ou à bicyclette des ressources et richesses de cette aire d’enjeux.
« La fête du Parc est un événement singulier », annonce Aurélie Martin-Launay. Elle croise une dimension territoriale, avec des questions liées notamment à l’environnement, et des valeurs autour d’une identité forte que « nous voulons mettre en lumière », poursuit la chargée de mission culture et vie locale du PNRB. « Ce jour-là, on va montrer qu’on peut tous vivre ensemble sur un même espace. Car les associations comme la Ligue pour la protection des oiseaux, Bretagne vivante, les Chasseurs à l’arc de Grande Brière ou les chasseurs de gibiers d’eau, partagent tous l’amour du territoire. Et cette manifestation est justement ce moment où on réussit à réunir ces acteurs, soit environ 70 partenaires différents qui nous accompagnent aussi pour accueillir entre 4 000 à 4 500 personnes. »
Se réapproprier le territoire
« La fête a pris et prend plein de formes différentes, poursuit Aurélie Martin-Launay. Mais depuis 2012, elle a trouvé son rythme de croisière. » Sa vocation première est de toucher les habitants. Ils en sont même la cible principale. L’idée est qu’ils apprennent à « mieux connaître leur territoire pour mieux le préserver, de les sensibiliser aux enjeux environnementaux ». Il s’agit aussi de les aider à trouver un équilibre entre vivre, travailler et avoir des loisirs dans l’un des plus petits parcs naturels régionaux français. Avec 21 communes, le PNRB**, qui compte plus de 100 000 âmes, est aussi le plus densément peuplé de France.
Le 15 septembre sonne donc pour la population comme l’opportunité d’aller à la rencontre des associations locales mais aussi des autres collaborateurs du PNRB, tels que le Syndicat du bassin versant du Brivet (SBVB), qui gère les niveaux d’eau et mouvements des écluses, ou la Commission syndicale de Grande Brière Mottière, organisme gestionnaire du marais indivis.
Quant à l’implantation de la manifestation sur le site du port de la Chaussée Neuve, « elle est stratégique ». Elle va permettre d’ouvrir sur les marais et d’élargir les points de vue jusqu’aux clochers de Brière. Cette localisation revêt tout un symbole aussi. Symboliquement en effet les visiteurs « vont passer un sas et franchir une barrière pour pénétrer chez eux. Car ici on entre en terre indivise ! » Explications.
L’histoire particulière de la Brière
L’une des particularités des marais est d’avoir un statut juridique spécial. Ainsi l’usufruit de l’une de ses parties a été confié aux habitants par le père d’Anne de Bretagne, François II. Parce que le dernier duc de Bretagne ne savait que faire de ces marais il les a donc légués aux Briérons, soit 6 700 ha. « Et ça n’a pas changé depuis ! » Un vrai cadeau pour la population qui a eu droit d’y mettre des animaux en pâture, de pêcher, de chasser et d’extraire tourbes et roseaux. « Aujourd’hui encore, les Briérons continuent à jouir de cette propriété et à gérer eux-mêmes leur marais. La seule différence est que chacune des 21 communes riveraines désigne un représentant pour siéger au sein de la Commission syndicale de Grande Brière Mottière, en collaboration avec le PNRB qui permet la sauvegarde du patrimoine naturel et notamment des zones humides qui couvrent presque la moitié du territoire », explique le PNRB sur son site. Sauf qu’aujourd’hui peu de personnes ont connaissance de cet usage comme en témoigne l’enquête environnementale à destination des habitants du territoire que le PNRB vient de mener auprès de la population “Et toi, t’es du coin ?” D’où l’importance de cette fête et de son emplacement en grande Brière Mottière.
Terre d’innovations
« Cette édition est une page blanche dont on a dégagé deux thèmes », reprend Aurélie Martin-Launay. Le premier porte sur l’éco-construction et les produits bio sourcés. Sur un petit pôle dédié se tiendront des démonstrations d’équarrissage à la hache. Le public pourra rencontrer un charpentier poseur de chaume et le collectif terre crue qui fait la promotion de la terre comme matériau de construction. « Notre souhait est de sensibiliser aux ressources locales et à l’utilisation du patrimoine pour des constructions écologiques. » Le 2e point est la mise en avant des initiatives associatives du territoire pour créer une dynamique comme celle encore autour des énergies renouvelables citoyennes. « Trois associations cherchent d’ailleurs à cofinancer ensemble l’installation de panneaux photovoltaïques et à valoriser les ressources renouvelables. » Le visiteur apprendra encore que les marais accueillent l’une des plus grandes colonies de France de guifettes noires mais aussi qu’ils sont envahis par la jussie. L’occasion de se renseigner sur place pour savoir comment contenir la prolifération de cette plante d’aquarium. Ateliers autour de l’environnement, marché des artisans et producteurs, randonnées, spectacles et concerts animeront aussi la journée. Parmi les performances annoncées, celle des élèves de l’école des Beaux-Arts de Saint-Nazaire dans le cadre du nouveau diplôme national d’art, mention territoires, paysages et espaces publics, « qui va donner une autre couleur à l’événement. » Après Ranrouët en 2023, Saint-André-des-Eaux cette année, cet événement itinérant racontera une autre histoire en 2025 à Pontchâteau avant de revenir à Saint-André-des-Eaux pour un nouveau dimanche à la campagne en… 2027.