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Expos # Saint-Nazaire

L’exposition Parcours d’exil mont(r)e le son

Écoutez voir Parcours d’exil, le défi de vivre dans la société d’accueil jusqu’au 22 novembre. Une exposition qui dresse le portrait sonore de six habitants du bassin nazairien ayant vécu un parcours migratoire.

Mariia (à droite) a dressé en quatre tableaux sonores le portrait de six personnes dont Somi (à gauche).

L’exposition Parcours d’exil donne une voix et un prénom aux personnes exilées. En solo ou en couple, Binta, Somi, Aïcha et Yamoussa, Volodymyr et Ludmilla ont confié dans leur langue leur histoire à des collecteurs de sons de Globes conteurs. Menés auprès de ces volontaires accompagnés par l’association Solidarité Estuaire, ces entretiens ont donné lieu à un montage sonore de quatre podcast de 8 à 15 minutes. « À l’origine, le projet est de mettre en lumière le parcours d’intégration de personnes exilées, non en en faisant un énième récit mais en leur donnant la parole », explique Émelyne Mahé, référente sociale de Solidarité Estuaire. À partir de ces récits, Mariia, une artiste ukrainienne, a « interprété par la peinture leurs histoires, parfois si dures à entendre », confie la trentenaire qui a fui l’actuel conflit dans son pays. « Contrairement à ce qui peut leur être demandé lorsqu’ils racontent inlassablement leur itinéraire aux administrations, ici, ils ont partagé ce qu’ils voulaient », explique Aymeric Auger, coordinateur à Solidarité Estuaire.  

Œuvres de pédagogie 

Somi a souhaité s’exprimer « sur les changements positifs malgré les problèmes », depuis qu’il a quitté le Soudan pour raisons politiques. Binta, elle, a voulu évoquer des endroits qu’elle aimait en Guinée Conakry et ici. La musique surtout, qui « l’apaise beaucoup. » Même si en France, elle se dit « heureuse car tu peux respirer et que tu es en sécurité. » D’où le labyrinthe imaginé par Mariia pour symboliser le dédale d’obstacles traversés lors du périple de la jeune femme de 23 ans. D’où encore la couleur noire en toile de fond des tableaux. Pour accueillir leur parole en sécurité, la délivrer et la partager, exposer ces portraits sans les exposer… aux dangers, la peinture s’est avérée le médium le plus adapté. L’exposition a vocation aussi à dépasser les préjugés sur l’immigration en France en faisant découvrir ces trajectoires. Conformément aux objectifs de Solidarité Estuaire, « cette expo se veut un outil d’illustration des parcours migratoires pour mieux le comprendre et ainsi contribuer à une culture du vivre ensemble ». En valorisant les parcours d’intégration et grâce à cette exposition, l’association espère également permettre à d’autres personnes de démythifier le partage de leur parole. Une façon complémentaire de lever les freins sur l’expression de soi, pas toujours facile…