La poète et le peintre en symphonie n°1
Quatre ans après la publication du roman Itinéraire d’un homme inspiré, Martine Baptiste présentera au salon La danse des livres à Saint-Nazaire son nouvel ouvrage, La symphonie des mots. Un recueil de poèmes illustré par les peintures japonisantes de Mohamed Kahouadji. Une osmose artistique, une première, tout en émotions…
Elle, c’est Martine Baptiste, la poète à l’âge secrètement gardé. Lui, Mohamed Kahouadji, l’illustrateur à la quarantaine tout juste centrée. Elle et lui ? L’histoire d’une rencontre fortuite qui a fait tilt, au détour d’une esquisse de pingouins, à la toute fin de l’hiver 2024 ! L’une de ces interactions artistiques qui ne s’explique pas… Sinon que le hasard fait bien les choses.
Du Club Dorothée à Kawase
Pour preuve, cette collaboration récente autour de La symphonie des mots, un premier recueil de poèmes, 34, signé de l’auteure à la prose imaginée et musicale, et illustré par les toiles, 17, de l’artiste peintre connu et reconnu… Jusqu’à Londres où il présentait ses œuvres, dans les années 2010. Des grands formats, tendance pop acidulée au départ, qui lui ont valu quelques articles dans Libération, Le Monde, etc. Jusqu’à Paris et Angers, entre autres, aussi, où il expose toujours*. Mais aujourd’hui, fini les singes à la Pulp Fiction, les étreintes d’éléphants hallucinants (et hallucinés !)…, des créations hors norme souvent incrustées d’éléments issus de la culture manga…, « Club Dorothée oblige ! » Dorénavant, place aux paysages d’inspiration japonaise, façon Hasui Kawase, le maître, sa réf’, de l’estampe, quand l’ex-chirurgien en stomatologie ne crée pas de sculptures d’origamis en acier ni ne peint à la main des cadrans de montre pour le compte d’une marque française, depuis son atelier à Saint-Nazaire !
La rencontre
Un style, un art pluriel… Mais surtout une lumière, « cette lumière » qui a décidé la poète à inviter le peintre à composer à ses côtés cette partition artistique, à assembler leurs deux arts, « tel un tango », une sorte de balancement (dés)équilibré où la chatoyance d’une toile vient caresser la mélancolie d’un poème, où l’œuvre picturale s’offre plus sombre quand les mots rimés se logent dans une forme plus joyeuse. La symphonie des mots, « une invitation au voyage dans l’intimité de mes émotions, et des rencontres qui enrichissent ma vie », confie Martine Baptiste qui aime à « raconter des histoires poétiques imaginaires ou pas ! Mais des histoires toujours ancrées dans le réel ». Un recueil composé de quatre odes où il est question d’amour, de mort, de vie, de liberté, de voyage intérieur, d’exil, d’intime, d’ouverture au monde, aux autres.
Prix Arthur Rimbaud 2024
Sur la couverture du livre, ce titre donc, La symphonie des mots, sous ce titre, une phrase – “Âmes sensibles, libérons nos émotions” – qui résume l’essence même de cette anthologie teintée de musicalité… La musique, à la source de la création poétique de Martine, née d’une rencontre en 2001 avec le bassiste Bob Sene du mythique groupe Super Diamono qui a su révéler sa fibre. Une fibre, un style singulier qu’elle a peaufiné avec les ateliers de l’Université angevine du temps libre avant de prendre son “envol’ée lyrique” ! Une prose « poignante de vérité et de sincérité » qui n’est pas sans se faire remarquer dans le milieu… Et c’est dire. Son poème, Nuits blanches, a été sélectionné pour faire partie de l’anthologie 2024 des meilleurs poèmes du Prix international Arthur Rimbaud. L’auteure nazairienne se rendra à la remise des prix, le 30 novembre prochain, lors du déjeuner de gala dans les salons du Sénat. Une consécration poétisée bien méritée pour celle qui écrit là ce qu’elle n’a pas « toujours su exprimer à l’instant T du vécu ordinaire évaporé dans le tourbillon de la vie ».