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Rendez-vous # Saint-Nazaire

21e Meeting littéraire de la MEET

Quand la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs (MEET) organise une manifestation littéraire, elle s’appelle… Meeting. Logique. Et voilà 21 ans que ça dure. Pour cette édition, elle met à l’honneur deux littératures étrangères, la suédoise et la tunisienne autour d’un thème commun : la mer.

Amira Ghenim, lauréate du prix de la littérature arabe 2024.

Chaque année, le 3e week-end de novembre précisément, une vingtaine d’écrivains publiés en édition bilingue débarquent à Saint-Nazaire pour les Rencontres littéraires internationales de la MEET. Durant quatre jours, cette manifestation rassemble donc des écrivains du monde entier mais aussi des traducteurs, lecteurs, critiques et éditeurs autour de la littérature. 

Des histoires de la mer 

« Depuis 21 ans, le principe de ce festival est identique », rappelle Patrick Deville, le patron de la MEET. « Nous choisissons deux littératures étrangères et un thème que nous mettons à l’honneur. »  

Cette année : Tunis pour la Tunisie et Stockholm pour la Suède. Deux villes portuaires comme Saint-Nazaire, et trois “mers” différentes : la Baltique, la Méditerranée et l’Atlantique. « Si leur histoire, pour le meilleur et pour le pire, est inscrite dans cette proximité maritime, chacune a un rapport à la mer important et différent. » D’un côté, les départs clandestins pour gagner l’Europe se font depuis la Tunisie, d’un autre et à l’inverse, le gouvernement suédois exhorte les exilés et les étrangers à quitter le territoire… Reste que Saint-Nazaire, terre d’accueil littéraire, recevra du 14 au 17 novembre à la base sous-marine des plumes en provenance également de Taïwan, du Liban en passant par la Bolivie. Et l’écrivain nazairien, Patrick Deville, de noter que ces invités ont aussi « accepté d’écrire la place de la mer dans leur vie dans le recueil bilingue, Des histoires de la mer (éd. Meet) ». 

Meeting mythique 

Au nombre des invités 2024 de ce rendez-vous international, le père des Enfants de minuit, couronné par le Booker Prize et The Best of the Booker : le survivant Salman Rushdie. Dimanche 17 novembre, le conteur à la réalité magique échangera en visio, en présence de Gérard Meudal, son traducteur attitré depuis 2008. « La question porte plus sur la réception de son œuvre traduite que sur son œuvre elle-même. La mise en lumière des traducteurs est d’ailleurs ce qui ressemble le plus à ce que nous faisons ici », insiste l’auteur de Saint-Nazaire est un roman sans fiction qui tient aussi à faire deux focus. Le premier sur la Tunisienne Amira Ghenim qui a remporté plusieurs prix nationaux et arabes. Avant sa rencontre avec Patrick Deville en 2023, la romancière, pourtant multi-primée, n’avait jamais été traduite en français ! La sélection de son dernier roman Les désastres de la maison des notables (éd. Philippe Rey, 2024) pour le Prix Médicis étranger et le grand prix littéraire de l’Institut du monde arabe rend d’ailleurs justice à son talent. Deuxième focus : Jila Mossaed. Exilée en Suède, l’écrivaine et poétesse d’origine iranienne a construit son œuvre en langue suédoise. Elle est même devenue membre de l’Académie suédoise en 2018. Côté français, une autre académicienne, Chantal Thomas, saluée pour l’ensemble de son œuvre, a aussi répondu présente pour (se) rencontrer et se raconter en visio, lors de tables rondes, débats et dialogues comme celui du vendredi 15 novembre, animé par les élèves des lycées Guist’hau de Nantes et expérimental de Saint-Nazaire. « Un beau partenariat avec les lycéens pour former les lecteurs de demain », estime Patrick Deville qui annonce le retour du Bolivien Rodrigo Hasbún avec son Journal de Saint-Nazaire pour échanger sur « nos visions de la cité portuaire ».