Lutetia et déportés…
Le Lutetia 1945, le retour des déportés, une exposition visible du 6 au 18 janvier à Agora 1901. À l'occasion du 80e anniversaire de la libération des camps nazis.
Premier rapatriement aérien depuis le camp de concentration de Buchenwald, libéré le 11 avril.
« Notre deuxième vie a commencé là, dans ce lieu. Quand nous y sommes rentrés, nous n’étions que des matricules ; nous en sortions redevenus des citoyens », témoignait alors la résistante Gisèle Guillemot. Pour de nombreux déportés, l’hôtel Lutetia a constitué un moment important de leur retour en France. Agrémentée de 26 témoignages-vidéos à voir en ligne (lutetia.info) et de quinze panneaux à voir sur place (Agora 1901), cette exposition, réalisée par la délégation de Paris des Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation, aborde les différents aspects posés par l’accueil des rescapés. Comment s’est faite la réquisition du Lutetia ? Qui faisait partie de l’encadrement ? Comment se sont mises en place l’équipe médicale, l’hôtellerie, l’équipe de militaires chargés du contrôle des arrivants afin d’écarter les faux déportés.
Le Lutetia, c’est aussi l’accueil des déportés étrangers : les enfants juifs du camp de Buchenwald, les résistants polonais arrêtés en France, les Républicains espagnols faits prisonniers en 1940 et déportés à Mauthausen.
Si le Lutetia fut un lieu de retour à la vie, il fut aussi celui de la prise de conscience de l’ampleur de la tragédie par la population et surtout par les familles venues, chaque jour, attendre leurs proches et chercher des nouvelles.
Au total, ce sont 166 000 déportés de France, parmi lesquels 76 000 Juifs dont 11 000 enfants. 48 000 d’entre eux sont rapatriés en France, dont 3 000 Juifs. D’après les estimations de la Fondation, un tiers va passer par le Lutetia, entre avril et août 1945.