Ça Mitote pas mal sur la planète Séphyr !
À tout juste 18 ans, l’ex-Irréductible sort son premier EP. Un cinq titres à l’univers pop folk coloré, joyeux et plein de gravité ; les discriminations au cœur de son combat d’artiste.
Avec Cuwan (Call us with anymore) son premier groupe créé en 3e, Maxime s’était produit sur la mezza du Vip et avait remporté le tremplin de Wave on sound de LMP musique qui produit Kokomo, entre autres.
Mitote, à prononcer Mitoté en toltèque… Un terme pour signifier le chaos dans l’esprit. Le titre aussi du premier EP de Séphyr pour qui le chaos, dans sa tête, rime avec création… Et résilience. Un cinq titres, introspectif et salvateur, à l’image de Souvenirs, cette chanson qui le suit partout, sur tous ses concerts, une « lettre ouverte adressée à ces personnes qui [lui] ont fait du mal », au collège. De ce harcèlement subi jeune, de « ces blagues au quotidien derrière lesquelles on se cache pour exprimer des pensées résolument racistes, sexistes et homophobes », l’ex-Irréductible d’Aristide-Briand, promo 23/24, en a fait une force. Plus, un combat. Des mots qui percutent, un parlé/chanté qui transperce, un flow slow et rapide, mélodieux et saccadé pour « délivrer un message de tolérance ».
Briser des murs
Séphyr a des choses à dire, à défendre. Des murs à briser. Car derrière Séphyr, il y a Maxime William Thomas Pouisset, et derrière Max, il y avait elle. Une transition de prénom officielle depuis janvier 2023. Qu’il assume timidement : « Effectivement, j’ai un peu de mal à en parler. Je n’ai pas encore trouvé cette libération… Mais c’est sur la bonne voie, ça va venir… Il le faut. J’ai un combat à mener, et une communauté à représenter », confie l’artiste de 18 ans, si jeune, et tellement déconcertant de maturité. Dans cet EP acoustiquement brut, enregistré dans les studios de Ty Yann, à Saint-Malo-de-Guersac, Séphyr pose un regard philosophique « sur l’état de la société, de l’individu, sur les tourments, les difficultés à vivre avec soi-même, à se sentir à sa place, à apprendre à s’aimer ». Du lourd. Écrit, dit sur un ton « léger, coloré, joyeux ».
« Bercé dès 6 ans par Érik Satie, Pink Floyd, Queen – grâce à mon oncle et ma tante qui ont su m’inculquer les valeurs musicales –, je rêve aujourd’hui de vivre de mon art. Que le monde puisse s’identifier aux textes que j’écris. Que je puisse exprimer mes idées sur la société, et par le biais de la musique, sensibiliser aux discriminations, quelles qu’elles soient. »
L’œil bienveillant du Vip
Avec sa guitare en bandoulière et sa voix à part, Séphyr insuffle un vent d’ouest coloré de pop folk rock inclassable, qui fait mouche. 2024, son année… Le bac à l’approche (qu’il décrochera), et tout s’enchaîne… Festival Bouge, Fête de la musique, Labyrinthe avec Le Vip qui le suit de près : « On a un œil sur lui, dévoile Stéphane Heuvelin, programmateur de la scène des musiques actuelles à Saint-Nazaire. On va être très attentif au développement de ce groupe ». Car Séphyr, le lead ou « chef d’orchestre » comme il se définit, est accompagné sur scène par ses potes-musiciens d’Aristide… Joseph à la basse/contrebasse ; Esteban à la batterie ; Yoann à la clarinette/baryton et les sœurs Quitterie et Philippine au violon et à la flûte traversière. Tiens, tiens, une config’ qui n’est pas sans rappeler celle d’une certaine… Zaho de Sagazan !
Séphyr, Zaho, Pomme…
Zaho, la pépite nazairienne avec qui Séphyr a partagé un morceau au concert salade des Irréductibles, en mai dernier. Une
expérience « extrêmement inspirante. Dans les loges, on a pu discuter ensemble. Ses mots m’ont encouragé à continuer dans ce que j’aime faire le plus au monde : la musique ». Même destinée ? « Tout est possible, il faut juste travailler », et c’est bien son intention. Lui qui envisage de partir à Nantes, créer son réseau… Créer la planète Séphyr : « Et que cette planète trouve sa place au milieu des autres », espère celui qui rêve d’un feat. avec Pomme, sa « révélation », et unir son univers à celui de Zaho, le temps d’une création…