La Source et Cop1/“copains” contre la précarité étudiante
Une fois par mois, l’association Cop1, née à Paris en 2000 et une vingtaine d’étudiants bénévoles nazairiens organisent une distribution alimentaire à La Source, en soutien à leurs camarades dans le besoin.

Serge, qui a revêtu sa casquette de bénévole, est à pied d’œuvre aux côtés de Léonore Maunoury, Pacôme, Mattania… dans les locaux de La Source.
Saint-Nazaire, ville « crash test » pour Cop1 Solidarités étudiantes. Une première distribution alimentaire le 16 novembre, et une première dans une cité « petit format ! Jamais encore, nous n’avions ouvert une antenne [la 21e sur les 23 créées depuis 2020 sur tout l’Hexagone] dans une ville de 4 000 étudiants. En général, c’est autour des 10 000 et plus », explique Léonore Maunoury, 23 ans, chargée de développement au sein de l’association, et sous le choc : « En seulement un mois de vie, nous sommes déjà à plus de 100 paniers avec une vingtaine d’étudiants sur liste d’attente, c’est du jamais-vu ! C’est terrifiant. Je ne m’attendais pas à ce que les paniers se remplissent aussi vite. Petites ou grandes villes, la précarité est partout ». Et dans ces colis, il y a de tout, boîtes de conserve, riz, pâtes, café, chocolat en poudre… qui proviennent de la Banque alimentaire, et plus de 400 kg de fruits et légumes achetés le jour même. Pour Serge, 24 ans, originaire du Cameroun, en 3e année d’ingénierie au Cesi, bénéficiaire et bénévole de Cop1, ces distributions sont une bénédiction :
« Sans cela, je n’aurais pas grand-chose dans le frigo, si ce n’est rien ! Avec un panier, je tiens dix jours ».
1 étudiant sur 2 saute un repas
Pour la prochaine et troisième distribution à Saint-Nazaire, le 22 janvier*, la jeune étudiante à Sciences Po table « sur 150 colis, et à terme sur plus de 200 », à son grand dam. « À la base, Cop1 n’a pas vocation à exister ! On souhaiterait même qu’elle n’ait plus à exister », mais la réalité est là, et frappe de plein fouet, sans vergogne ni pitié. « Il existe une vraie précarité chez les jeunes. Une précarité à laquelle on s’habitue, qu’on banalise. Aujourd’hui, ça ne choque plus de les voir chercher des colis », déplore Léonore. D’ailleurs, les chiffres sont sans appel : 1 étudiant sur 2 saute un repas. 1 sur 5 a recours à l’aide alimentaire, les 3/4 disposent de moins de 100 € de “reste à vivre” par mois, soit 3,33 € par jour pour se nourrir, se soigner, s’habiller ou se cultiver. Un constat alarmant qui ne cesse de s’accentuer depuis la crise Covid, qui a rendu le problème – déjà prégnant – visible. Une précarité structurelle contre laquelle Cop1 lutte au quotidien, sous toutes ses formes, et ce au travers de différents dispositifs (accès à la culture, au sport, à l’emploi, aux droits, lutte contre l’isolement). Pas un hasard donc si les distributions se déroulent à La source. « Un partenariat qui a du sens », souligne Max Évain, coordinateur de ce lieu qui propose aux 15-25 ans divers accompagnements (info santé, engagement bénévolat, ateliers, etc.).
« Ces distributions sont l’occasion de capter leur regard, sinon plus. Sur celle de novembre, six bénéficiaires ont adhéré, et d’autres sont revenus pour du coaching ou la réalisation de projet ».