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Cinéma # Cinéville

[zoom] Downton Abbey III : Le grand final

(Royaume-Uni 2025) drame de Simon Curtis avec Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Laura Carmichael.
2h03.

Note de la rédaction :

Downton Abbey lll : le grand final. Final : oui. Grand ? Après six saisons binge-watchées* jusqu’à Michelle Obama en première fan, et deux longs métrages, Downton Abbey s’offre un troisième tour de piste sur grand écran. Le pitch ? Oh my God! Lady Mary a divorcé. Un statut qui en fait une paria de la bonne société londonienne. So chocking! Mais contextualisons : l’intrigue se déroule dans les années 30… D’ailleurs, l’une des raisons de la success story de la série, qui débute au lendemain du naufrage du Titanic, s’explique probablement par ce côté old-fashioned, désuet et costumé. Mais dans ce qui se présente comme l’ultime volet de cette saga so british, l’effet tombe un peu à plat : intrigue mollassonne, méchant trop vite démasqué, drame calibré. On aurait pu rêver, imaginer, espérer, des adieux plus fastueux, avec le panache d’un Matthew par exemple. 

Finalement, l’intérêt principal de cet opus réside dans la peinture de la fin d’un monde et de l’avènement d’une ère nouvelle, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs. L’immuabilité du domaine de Downton qui se dresse toujours comme une forteresse contre la modernité se fissure ; la mort de la grand-mère Lady Violet (qui disparaît dans le second long métrage dérivé de la série), symbolisant elle aussi ce passage de témoin inévitable. En clap de fin de ce phénomène mondial, le film se présente à la fois comme un Good bye relativement émouvant aux personnages, en même temps qu’un hommage à Maggie Smith. L’actrice, décédée en 2024, qui incarnait cette figure tutélaire de la grand-mère et le personnage le plus emblématique de la famille Crawley. Le vieil ordre s’efface donc. Les domestiques, ces « invisibles » qui faisaient tourner la maison, se retirent. Carson, majordome irréprochable et toujours impeccable, prend sa retraite après un demi-siècle de service tout comme Beryl, la cuisinière. Quant au comte Robert parviendra-t-il à laisser les rênes du domaine à Mary, sa fille chérie mais devenue infréquentable ? Le suspens est à son comble. Dans les sous sols comme dans les étages, la retraite a sonné pour certains et la relève semble assurée, lorsque sont convoqués les fantômes de Downton pour des adieux qui restent, encore une fois, un peu mous, malgré une élégance intacte et une belle fresque au parfum nostalgique. 

* enchaînement de visionnages