La mythique DS au Garage !
Après avoir célébré les 90 ans de la Simca, le passionné patenté d’automobile et d’histoire Patrick Warin va mettre les pleins phares sur la DS Citroën qui souffle ses 70 bougies. Entre exposition, conférences, rassemblement, projection…, « l’icône du XXe siècle » sera à examiner sous toutes les coutures, du 19 octobre au 2 novembre, au Garage.

Patrick Warin (au centre), organisateur de l’exposition avec Franck Hamon (à gauche) le propriétaire du Garage et Olivier Guin, historien du design. Tous trois dévoilent la maquette du stand Citroën au Salon de l’automobile de Paris où la DS fit sa toute première apparition, le 7 octobre 1955.
Des panégyriques, il en a été fait sur elle, des dithyrambes, à n’en plus finir… Que de mots barbares pour décrire l’incandescente admiration qu’a suscité, dès son apparition ce 7 octobre 1955 au Grand Palais à Paris, ce qui fut – énumère l’intarissable Patrick Warin, président de l’association nazairienne Histomobile –, « un choc, une révolution, un coup de génie, une première mondiale dans l’histoire automobile…, par sa suspension hydropneumatique ». Un écrin de luxe qui inspirera au philosophe et sémiologue Roland Barthes tout un chapitre, dans ses Mythologies, publiées en 1957. « Objet mythique, véhicule iconique, La Majestueuse, la divine “déesse” à la ligne racée » a connu un succès fou dès le premier jour du salon : « 12 000 commandes ont été prises, et plus de 80 000 à sa fermeture. » Indiscutablement, la DS fait fureur, et nombreux ont été les célébrités, grands patrons d’entreprise, hommes politiques à adopter cette voiture « pas franchement populaire ! » En 1958, « le général de Gaulle en fait son véhicule officiel », et lui sauve la vie lors de l’attentat du Petit Clamart, en 1962. « Malgré les pneus crevés, les nombreux impacts de balles, elle a su garder le cap. Pas une seconde, elle n’a dévié de sa trajectoire. Alors oui, on peut dire qu’elle lui a sauvé la vie », poursuit l’ancien professeur agrégé d’histoire dont sa première exposition consacrée à la Simca en 2024 avait rassemblé plus de 4 000 visiteurs. Des nostalgiques, des amoureux des belles bagnoles, et plein d’enfants… C’est une exposition intergénérationnelle où les souvenirs remontent à la surface, « comme les larmes. Et elles ont été légion l’an dernier ! », où les gamins s’émerveillent devant les 200 miniatures et jouets anciens estampillés DS et les 3 000 modèles, toutes marques confondues, que détient Patrick Warin.
Du cinéma au paquebot Le France
En 20 ans, celle qui n’a cessé d’évoluer a été vendue à 1,5 million d’exemplaires. Autant « aimée que rejetée », la star des Trente Glorieuses clivait, la presse n’était pas tendre avec celle que l’on surnommait le crapaud ! « Et puis, il lui manquait ce petit quelque chose, cette noblesse, ce caractère, ce bruit que l’on retrouve dans une Jaguar ou une Mercedes. Jamais on n’a pu loger, mettre au point un moteur digne de sa superbe », relate Olivier Guin, historien du design automobile, coorganisateur de cet événement qui animera samedi 18 octobre, 16h, une conférence autour de Flaminio Bertoni, le styliste de la DS ; son concepteur étant l’ingénieur André Lefebvre, « deux génies en leur royaume », dixit Patrick Warin, qui se fait une joie d’accueillir, pour l’inauguration (privée), Alain Lefebvre, lequel remettra, pour l’occasion, des documents tirés des archives de son père.
Deux conférences (Les Abeilles 44, 3, rue de l’Écluse) avec celle d’Olivier de Serres sur l’histoire de la DS (le 25, 17h), des visites commentées, une trentaine de panneaux pour raconter toute l’histoire de la DS, des objets publicitaires d’époque, des BD, des jeux, un rassemblement d’une quinzaine de DS (le 26 de 10h à 17h), des photographies avec la DS dans les rues de Saint-Nazaire, une carte postale d’exception tirée de la bande dessinée La DS, la Majestueuse !, en clin d’œil au paquebot Le France, et qui sera mise en vente…, une exposition à la médiathèque, des affiches de films, comme Le Samouraï, Le Cerveau, Les aventures de Rabbi Jacob… où la DS est « un personnage à part entière, ». Ou encore une projection de Fantômas se déchaîne au cinéma Jacques-Tati (2 novembre, 16h), « précédée d’actualités et de publicités d’époque, avec distribution de friandises à l’entracte. Comme au bon vieux temps », se souvient Patrick Warin, pas peu fier de présenter une DS de collection datant des années 70…