Mary François Le Douarin, rose combat
La lutte contre le cancer du sein se poursuit, Octobre rose aussi, avec la collecte de cheveux, lancée par Mary François Le Douarin auprès des coiffeurs pornichétins.
Dernière ligne droite pour 20 cm de cheveux = une prothèse capillaire. L’une des actions que Mary a lancé avec les coiffeurs de Pornichet.
Après la projection du Souffle du dragon, une vitrine de créateurs locaux et engagés à la médiathèque…, les événements autour d’Octobre rose continuent jusqu’à la fin du mois. Derrière ce tourbillon d’initiatives artistico-culturelles, il y a Mary François Le Douarin. Parmi la série d’actions que la Nazairienne a imaginées : la collecte de cheveux. Pour cette première, elle a réussi à mobiliser tous les salons de coiffure de Pornichet où elle travaille. À mi parcours, Mary avait déjà collecté une vingtaine de mèches de cheveux d’au moins 20 cm de longueur pour Les Pas d’Chichis. Une entreprise vendéenne qui fabrique des prothèses semi capillaires pour les femmes atteintes de cancer.
Bijoux thérapie
Diagnostiquée en 2019, Mary a créé dans la foulée sa marque de bijoux Cocoxila, contraction des prénoms de ses deux filles. « J’ai toujours été manuelle. Alors, après avoir perdu la sensibilité au bout des doigts, j’ai voulu relever le défi de la création artisanale. » Pour elle, la création a été salvatrice. Porteuse de sens aussi. Cette année, la créatrice a lancé une collection spéciale. « Mon type de cancer est génétique, je l’ai hérité de mon grand-père. D’ailleurs, tout comme les femmes, les hommes peuvent contracter un cancer du sein », révèle Mary qui déplore le manque d’information sur ce sujet. C’est cette dimension génétique qu’évoque le bijou aux deux rubans entrelacés. Un rose foncé pour les anciennes générations, un rose clair pour les jeunes, liées par l’hérédité et sur laquelle elle veut sensibiliser.
Ce bijou, elle l’a monté sur un ressort « résistant, comme moi. Il symbolise la cicatrice comme la capacité à rebondir. » Quant à la perle en bois qui le boucle, elle est une allusion à la tumeur et à cette petite boule au ventre lors des examens, de l’attente des résultats. L’ensemble est vendu huit euros dont six sont reversés à l’ICO*. Pour toutes ses autres créations, pendentifs, bracelets, barrettes… conçues à partir de plumes, coquillages et autres matériaux naturels, elle reverse un euro à la recherche contre les cancers du sein et des ovaires, souvent liés. « Cette création, c’est mon histoire mais aussi celle de milliers de personnes. Même si tous les cancers sont différents », reprend Mary. « Le mien est chronique, je vis avec. C’est mon compagnon de tous les jours. » Comme ses ressorts, Mary rebondit et « espère poursuivre la mobilisation autour d’Octobre rose l’année prochaine ».
*Institut de Cancérologie de l’Ouest