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Velvet, une invitation à ressentir l’invisible

Avec Velvet, Nathalie Béasse fait du théâtre un espace d’expérimentation où le spectateur observe, écoute et ressent autrement — une exploration concrète de l’invisible.

Velvet : une pièce qui donne matière à penser et à rêver.

Formée aux Beaux-Arts d’Angers, la metteuse en scène, chorégraphe et plasticienne a toujours mêlé arts visuels, théâtre et danse. Dans « une traversée silencieuse et mouvante, une peinture vivante où la lumière, les sons, les gestes et les textures s’accordent pour composer un monde », dialoguent les disciplines. Sous les plis d’un rideau de velours, l’artiste donne aussi matière à rêver en imaginant un théâtre qui se regarde comme un songe. Dans cette pièce, elle explore la texture même du plateau – tissus, structures, objets, corps – pour en faire surgir une poésie du sensible. Trois interprètes-manipulateurs y construisent et déconstruisent sans cesse la scénographie, comme s’ils cherchaient encore à percer le secret du théâtre lui-même. Au début sur le plateau, prévient l’artiste, « tout s’animerait, sans la présence humaine, aidée seulement par ces interprètes manipulateurs cachés. Faire comme si le plateau et ses éléments de décor voulaient nous raconter quelque chose, comme si l’absence s’incarnait. Que le théâtre lui-même nous parlait. On va jouer avec les objets et les décors sur leur destruction, leur construction, leur apparition, leur disparition, leur chute, leur envol, leurs vibrations, leurs mouvements. » Inspirée par les harmonies subtiles de Whistler, peintre américain du XIXᵉ siècle, Nathalie Béasse signe un spectacle où tout se transforme : un décor devient paysage, une ombre devient personnage, un geste devient récit. Les rideaux s’ouvrent alors, s’effondrent, se redressent ; les objets s’animent, les drapés respirent. Le velours, matière centrale, devient un vrai territoire d’émotions. Ce spectacle ramène à l’essence de l’art scénique : un espace où la matière respire, où le rêve se fabrique à vue, où l’artiste polymorphe poursuit son exploration d’un théâtre pictural et poétique émaillé par moment de burlesque.