Kan ba’n dañs* à l’école Jules-Ferry
Depuis la rentrée, la culture bretonne se chante et se danse avec Erwan Le Brenn. L’ancien prof de maths a en effet lancé une activité un peu singulière de Kan ba'n dañs.
Erwan tisse des arpèges et invite à venir chanter tout en renouant avec une langue qui danse : le breton.
« Penhoët, Kerlédé, Guindreff…, rien que dans la toponymie, ça parle breton à Saint-Nazaire », déclare Erwan Le Brenn. D’où l’idée de proposer des kan ba’n dañs dans le cadre de l’amicale laïque Jules-Ferry. L’élément déclencheur de cette nouvelle activité qui a démarré fin septembre ? La volonté de partager la pluralité de la culture bretonne. « La Bretagne recèle des myriades de langues, de coutumes, de costumes. Pas un folklore figé mais un mouvement ! » C’est notamment après avoir animé un stage de langue bretonne au printemps dernier qu’Erwan a décidé de se lancer parce qu’il s’est rendu compte qu’il existait un vrai dynamisme autour de cette culture. Mais « le chemin de cette proposition veut se faire en marchant, avec les participants », assure-t-il. Car si l’envie part du chant breton, il a bien l’intention de l’ouvrir à d’autres rivages : chants de paludiers, airs populaires, harmonies celtiques…
Une culture en mouvement
Guitariste, harpiste, fou de musique bretonne, celui qui se présente comme un “métis breton”, avec un père du Finistère et une mère du Morbihan, a traîné ses cordes un peu partout. Et sa harpe celtique Camac – onze kilos de bois irlandais – qui ne le quitte jamais, aussi. « La harpe, c’est la musique de mon enfance. Un retour aux sources et aux années 70. » S’il évoque l’incontournable Alan Stivell, le plus célèbre des harpistes celtiques, ou Ravi Shankar, le sitariste indien qui a influencé les Beatles autant que Jimi Hendrix, Erwan cite aussi Django Reinhardt et le flamenco. À l’adolescence, il a même appris l’espagnol « pour comprendre les paroles des musiques andalouses ». Il avoue d’ailleurs qu’il « lui manque une vie pour faire du jazz manouche. » Mais avant de troquer le tableau noir contre la harpe, il a enseigné les mathématiques neuf ans au collège Pierre-Norange, en ZEP, puis à Aristide-Briand. Il a même fait danser ses élèves de Montoir-de-Bretagne dans les années 70 et animé des cours de breton à l’école Diwan entre 1995 et 2000. Aujourd’hui à la retraite et investi à la maison de quartier d’Avalix, à deux pas de chez lui, l’ancien professeur de maths poursuit une autre forme d’enseignement en relançant rondes et autres gavottes à l’école Jules-Ferry tous les mercredis.
* chants bretons à danser