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[zoom] Le traître

(Italie, France, Allemagne, Brésil 2019) drame de Marco Bellocchio avec Pierfrancesco Favino, Maria Fernanda Cândido, Fabrizio Ferracane.
Durée : 2h31.
Avertissement.

Note de la rédaction :

1980, la mafia sicilienne, la Cosa Nostra, est en pleine mutation. Les Corleonesi du parrain Salvatore Riina, dit Toto Riina, prennent le pouvoir par la torture et le meurtre de ceux qu’ils considèrent comme des traîtres, de leurs femmes et enfants. Pendant cette guerre de la mafia, le clan va s’en prendre à toute la famille Buscetta dont le leader, Tommaso ou Don Masino (Pierfrancesco Favino) s’est exilé au Brésil. Vite rattrapé par la police brésilienne et torturé, voyant petit à petit sa famille décimée en Italie et craignant pour sa propre vie, celui que l’on nomme le boss des deux mondes décide, lui aussi, de trahir. Pour cela, il n’a qu’un moyen : parler. C’est auprès de Giovanni Falcone, célèbre juge engagé dans la lutte antimafia et assassiné le 23 mai 1992, qu’il se confiera pendant plusieurs mois.

Avec Le Traître (en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger), Marco Bellocchio, 80 ans, dépeint la mafia comme on l’a peu vue au cinéma. Il laisse de côté les scènes d’action, comme sait si bien le faire Hollywood, ne s’attarde pas sur les centaines d’assassinats ni sur la violence dans laquelle baigne la Cosa Nostra. Le réalisateur préfère s’intéresser à la figure du premier pentito, repenti sicilien de l’histoire, pour montrer toute la cruauté et la folie d’un milieu miné par le trafic de drogue, l’argent et le pouvoir. Dans cette situation de mise à mal, ceux qui s’appellent eux-mêmes des “hommes d’honneur” font tomber le masque. Il n’y a plus d’honneur, plus de famille, plus de dignité.

Et cette folie atteint son paroxysme au Maxiprocesso à Palerme, maxi procès de 1986 lors duquel 475 personnes de la mafia seront jugées. Un moment historique et hautement théâtralisé par les inculpés eux-mêmes, leurs avocats, les journalistes, mais aussi par l’accusé, Tommaso Buscetta, qui mêlera toujours mensonge et vérité. Un moment brillamment reproduit dans ce film où la tension est palpable du début jusqu’à la fin.

Avis à chaud d’un spectateur
« Je suis épatée. C’est une leçon d’histoire de la part d’un vieux monsieur de 80 ans. C’est l’histoire de la bêtise humaine contre ceux qui essaient d’avoir de la droiture. » Jacqueline, 71 ans.