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Cinéma # Cinéville

[zoom] L’enfant rêvé

(France 2020) drame de Raphaël Jacoulot avec Jalil Lespert, Louise Bourgoin, Mélanie Doutey.
Durée : 1h47.

Note de la rédaction :

François perpétue la tradition familiale en dirigeant avec sa femme Noémie la scierie Receveur (sic) que lui a léguée son père. Sa vie entière a l’odeur de la forêt jurassienne, fichée au plus profond de son paysage mental et émotionnel. Il est le maillon d’une chaîne : il a reçu cette entreprise, son rôle est de la transmettre. Mais voilà, Noémie ne peut pas avoir d’enfant. Et si elle est prête à adopter, il n’en est pas de même pour lui, tant il est obsédé par cette nécessaire transmission génétique qui lui aurait été donnée comme mission. François ne sait plus qui il est, ce qu’il veut, ce qu’il aime. C’est comme ça qu’il va tomber amoureux de Patricia, mariée et mère de deux enfants. De cette passion illégitime va naître un garçon : le rêve ?

Porté par trois comédiens d’une totale justesse (Mélanie Doutey en Noémie, Louise Bourgoin en Patricia et Jalil Lespert – on se souvient encore de lui dans Ressources humaines – en François), L’enfant rêvé a l’originalité de traiter du désir d’enfant vécu du côté de l’homme. Un désir qui questionne ici sur la place donnée aux femmes, ou plutôt à la valeur de leurs ventres porteurs ou non de maternité. Le réalisateur Raphaël Jacoulot scrute François comme il le ferait d’un animal pris au piège de cette identité ancestrale, aussi massive que ses troncs d’arbres. Et l’on ne sait s’il va imploser ou exploser. Et qui il va blesser à son tour.

Un film tendu, dangereux, imprévisible. Il est juste dommage que sa fin ne soit pas à la hauteur de cette tension.

Avis à chaud d’un spectateur
« Intéressant, j’ai vécu ça comme un film intime tourné comme un triller, ce n’est pas banal. » (Marie-Christine, 49 ans)