[zoom] Hit the road
(Iran 2021) drame de Panah Panahi avec Hassan Madjooni, Pantea Panahiha, Rayan Sarlak.
Durée : 1h33.
Avec le road movie, l’important n’est pas l’arrivée mais la quête. Une famille iranienne traverse le pays dans une voiture. A l’avant, sur le siège passager, la mère scrute l’horizon. Son fils conduit, mutique. A l’arrière en revanche le petit frère hurle, s’agite, sautille, comme un petit Gibus de La Guerre des boutons, le père, avec sa jambe emplâtrée semble s’accommoder de ce fils turbulent avec flegme. Très vite on comprend qu’il n’est pas question d’un voyage mais d’un exil : l’aîné s’apprête à quitter le pays clandestinement. Panah Panahi réalise un road movie original, plein de poésie, évitant les écueils de la dramaturgie et franchissant allègrement le burlesque. Fils de Jafar Panahi, cinéaste connu pour savoir louvoyer avec les autorités, Hit the road est son premier long métrage et a reçu un accueil enthousiaste lors de la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Et comme son père, il a l’art de dire les choses avec une grande subtilité. Cette virtuosité avec le non-dit nous emmène bien plus loin qu’un simple road movie politique. L’enjeu de cette histoire n’est pas la raison du départ, mais les sentiments que l’on éprouve au moment de s’arracher à son pays. Panah Panahi joue avec la culture pop américaine et iranienne. S’appuyant sur la musique : les chansons d’amour et de séparation iraniennes disent mieux que les mots la peur et la tristesse qui les habitent tous les quatre. Un film bouleversant.