Le Sacre du Printemps
La création d'Igor Stravinsky et de Nijinski datant de 1913 ne cesse d'inspirer les chorégraphes. Louis Barreau, artiste associé au Théâtre, a cédé à l'appel.
Difficile d’échapper au renouveau païen et disruptif du “Printemps” signé Igor Stravinsky quand on a décidé de faire de la danse son métier et son terrain d’expérimentation. Le chorégraphe nantais Louis Barreau adore se frotter aux grands classiques. Pour lui, Le Sacre du Printemps est un souvenir d’enfance. Découverte au cinéma à l’occasion du dessin animé Fantasia de Walt Disney, cette œuvre l’a accompagné toute sa vie. Entre culture pop et immanquable du répertoire, Louis Barreau se forge un espace créatif bien à lui. Après avoir travaillé sur le Boléro de Ravel ou les Variations Goldberg de Bach, se confronter au Sacre du Printemps était une obligation de parcours. En résidence à Saint-Nazaire, il prépare aussi une nouvelle création Arpegione. En mars, à Paimbœuf, il proposera Cantates/1, un solo féminin décliné sur la première cantate de Jean-Sébastien Bach.
Rigueur et variations
Mis au point pendant la crise sanitaire, son sacre printanier personnel ne s’éloigne pas du cadre : il s’appuie sur le destin tragique d’une jeune femme sacrifiée par une communauté pour la renaissance des saisons.
« J’aime décortiquer de l’intérieur des musiques que j’aime et qui m’ont porté pour en faire des danses », raconte Louis Barreau.
Glisser du son au mouvement, sans quitter l’harmonie. Le spectacle s’est construit ainsi entre analyse rigoureuse de la partition et échanges avec les cinq danseurs. Qu’est-ce qu’une jeune compagnie peut encore apporter aux monuments de sa discipline ? Comment une histoire, tissée entre violence et douceur, se réinvente-t-elle ? La vie ne s’arrête jamais, c’est un processus infini, comme les variations autour d’un classique. Le Sacre du Printemps, avec la compagnie Louis Barreau, est une excellente première occasion pour découvrir tout le potentiel de cet artiste associé et de ses interprètes. •