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Spectacles # Saint-Nazaire

La Nuit du cirque

On l’attendait en 2020, l’annonce du deuxième confinement avait brutalement interrompu son lever de rideau. Voici donc, enfin, la première Nuit du cirque nazairienne. De quoi éclabousser de poésie les brouillards de novembre.

All my skirts par Ariadna Vendelová.

Comme dans toute la France, les arts circassiens seront à l’honneur à Saint-Nazaire du  jeudi 11 au dimanche 14 novembre. Créée par l’association nationale Territoires de cirque, la Nuit du cirque (qui n’a de nuit que le nom puisque l’événement se tient sur quatre jours) se veut un coup de projecteur sur le cirque de création dans toute sa diversité et un coup de pouce à sa diffusion, que ce soit en milieu urbain ou rural. A Saint-Nazaire, la programmation qu’avaient conjointement imaginée pour l’édition 2020 la Scène nationale et la chorégraphe aérienne Fred Deb’ restera inchangée, exception faite du spectacle Lignes de soi, remplacé pour une bonne cause, une des artistes attendant depuis un heureux événement.

Le cirque contemporain, s’il a conservé son ADN intergénérationnel, est une pratique poreuse, ouverte à toutes sortes de croisements de disciplines et à d’autres lieux que sa piste circulaire d’origine. C’est donc au Théâtre, à la Volière et au cinéma Jacques-Tati que le public est invité à fêter avec spectacles et films cet art de création profondément porteur de mémoire. 

Légèreté des corps et sabots de chevaux

Les spectacles vivants débuteront le vendredi 12 novembre à la Volière, maison-laboratoire dédiée aux arts circassiens ouverte il y a tout juste un an par Fred Deb’ et son association Les Rencontres de danse aérienne, avec une carte blanche  donnée à la  chorégraphe slovaque Ariadna Vendelová.
Au programme : performances et happenings, dont une scénographie de feu de Kéven Douis en extérieur.  « Ce sera le premier gros événement de la Volière, explique Fred Deb’, l’occasion pour le public de mettre en lumière le formidable potentiel de ce lieu dont l’objectif est d’inscrire l’art circassien dans la ville. »

Centaures, quand nous étions enfants

La même Ariadna Vendelová présentera All my Skirts dans la salle de création du Théâtre le samedi 13 novembre à 19h, un solo de tissus aériens suspendu entre temps et espace. Elle sera suivie à 20h, sur la grande scène cette fois, par Centaures, quand nous étions enfants, de Fabrice Melquiot*. Des chevaux sur la scène du Théâtre ? Oui, ce sera bien réel. Non pas des chevaux de bois, mais de puissants étalons de muscles et de grâce pour raconter l’aventure des deux fondateurs d’une des plus grandes compagnies de théâtre équestre, celle du Théâtre du Centaure. Comment une femme, Camille, et un homme, Manolo, se sont-ils rencontrés et aimés autour d’une même passion pour les chevaux ? Un spectacle tel un corps à corps sensuel et éblouissant, la poursuite d’un rêve d’enfant qui se prolonge. Un moment rare. 

Mémoire du cirque sur pellicule

Si tout spectacle vivant est par nature éphémère, le cirque contemporain l’est plus particulièrement et tente aujourd’hui de se constituer un répertoire. Fort heureusement, le cinéma, art populaire par excellence, porte une partie de la mémoire circassienne qui rejoint celle de générations entières d’enfants. C’est donc naturellement que le cinéma Jacques-Tati s’associe à cette Nuit du cirque en projetant trois films qui traversent le temps. 

La soirée du 11 novembre commencera par Notes on a Circus (1966), un court-métrage de Jonas Mekas qui capte à travers couleurs et mouvements, sous forme de clips avant-gardistes à la pop art, le Ringling Bros, institution américaine qui a fermé ses portes en 2017. Suivra le grand film de Wim Wenders, Les ailes du désir (1987), dans lequel l’ange Damiel sacrifie son éternité pour l’amour d’une simple mortelle, une trapéziste qui a peur du vide…

Yoyo, de Pierre Etaix

Enfin, les séances du 13 et 14 novembre seront consacrées à Yoyo (1965), ou la vie d’un clown qui traverse la crise de 1929, les guerres mondiales et les bouleversements technologiques du 20e siècle. Véritable déclaration d’amour au monde circassien, ce chef d’œuvre de Pierre Etaix agrège avec finesse scènes muettes et plans tournés au cirque Pinder, beauté de l’image et de la bande-son, clins d’œil à Fellini, humour et tendresse.

La Nuit du cirque, ce sont quatre jours pour retrouver ses émerveillements d’enfant et ces artistes « dont les corps renaissent après avoir été en grande partie privés de leurs pratiques, de leurs agrès » comme le dit Philippe Le Gal, président de Territoires de cirque.

* La veille, le vendredi 12 novembre à 19h, le Théâtre proposera de rencontrer l’auteur et le metteur en scène de Centaures, Fabrice Melquiot, à l’occasion d’une lecture d’un autre de ses textes, Nazaire au hasard, écrit durant sa résidence d’écriture à Saint-Nazaire.

///// programme /////

Au  Théâtre

Nazaire au hasard, lecture de Fabrice Melquiot, vendredi 12 novembre à 19h.
Tarif : 7 €.

All my Skirts, samedi 13 novembre à 19h.
Tarif : 7 €.

Centaures, quand nous étions enfants, samedi 13 novembre à 20h et dimanche 14 novembre à 16h en audiodescription. Public à partir de 10 ans.
Tarifs : de 7 € à 20 €.

Réservations : 02 40 22 91 36, letheatre-saintnazaire.fr


A la Volière

(60/64, rue de la Ville-Halluard)

Soirée cabaret vendredi 12 novembre à 20h30. Public à partir de 8 ans.
Tarifs : de 8 € à 10 €.

Réservation : 06 43 34 84 13, contact@lesrencontresdedanseaerienne.com ou helloasso.com


Au cinéma Jacques-Tati

Notes On a Circus, suivi des Ailes du désir, jeudi 11 novembre à 20h30.

Yoyo, samedi 13 novembre à 16h30 et dimanche 14 novembre à 10h30. Public à partir de 6 ans.