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Associations # Saint-Nazaire

Un nouveau jeu de Loi

Les Semaines d'éducation et d'actions contre le racisme et toutes les formes de discriminations 2020 et 2021 ayant été perturbées par la crise sanitaire, le Collectif nazairien contre le racisme et les discriminations coordonné par le Mrap a planché sur un jeu de l'Oie détourné : le jeu de Loi.

De gauche à droite : Françoise Mahé, Catherine Le Mauff, Mireille Ivars et Christine Cadiet.

S’il a dû annuler toutes ses interventions grand public, le Collectif nazairien* contre le racisme et les discriminations n’a jamais cessé d’intervenir auprès des scolaires. C’est ainsi que Catherine Le Mauff et
Elisabeth Crusson, membres du Mrap, Christine Cadiet, animatrice d’Escalado, et Mireille Ivars, de l’Espace culturel François-Mitterrand d’Herbignac, ont travaillé depuis le mois de novembre dernier à bâtir un jeu de société qui serait un véritable outil de sensibilisation auprès des jeunes.

Ce jeu, qui peut également être aimanté sur un tableau, comporte un plateau de 28 cases de 5 couleurs correspondant à 5 thèmes : rouge pour les questions d’actualité, bleu pour le vocabulaire, jaune pour l’Histoire, orange pour la culture et le sport, et vert pour les personnages. Tout comme dans le jeu de l’Oie, les équipes de joueurs doivent lancer leurs dés pour avancer leurs pions, mais ici pas de points, pas classement, pas de gagnant ni de perdant.

 

Déconstruire des mécanismes

L’objectif est ailleurs : « Il s’agit d’échanger, de discuter, de remettre les pensées en perspectives pour les faire évoluer. Le collectif s’est appuyé sur le précieux livre d’Emma Strack et Maria Frade, Discriminations – Inventaire pour ne plus se taire, des éditions de La Martinière », contextualise Françoise Mahé, coprésidente du Mrap. Avec des questions aussi diverses que “Qu’est-il arrivé à Michel Zecler ?”, “Qu’est-ce qu’une caricature ?”, “Qu’est-ce qu’un génocide ?”, ce jeu de Loi inter-actif interroge autant l’Histoire que le racisme et le sexisme ordinaires tout en mettant en lumière les grandes figures de femmes et d’hommes qui, chacun à sa façon, ont agi pour que les choses changent. 

« Nous partons des connaissances des jeunes, de leurs pensées, de leurs croyances, explique Mireille Ivars. Si un joueur n’a pas la réponse, peut-être un autre l’a-t-il. Ce jeu permet de créer des ouvertures à partir de ce qu’ils disent, de comprendre comment ils reçoivent les infos et ce qu’ils en font. Il est conçu pour amorcer un échange et apprendre à entendre les opinions des autres même si on n’est pas d’accord. Notre objectif est de déconstruire les idées toutes faites et les fausses vérités, d’amener à décrypter les opinions et les valeurs que l’on met sur les mots, mais sans apporter de paroles fermantes. »


Apprendre à tous les âges

Un chemin de réflexion qui, coup de dés après coup de dés, amène à la dernière case, “Agissez”, qui invite à la création d’un dessin, d’une affiche, d’une vidéo, d’une petite scène de théâtre, d’un poème… qui feront plus tard l’objet d’une exposition.

Le jeu a déjà été testé avec des CM2 et des classes de 5e, à la Maison des jeunes d’Herbignac et sur le temps du déjeuner aux collèges Albert-Vinçon et Pierre-Norange. Dans un premier temps, il peut être prêté, mais avec l’accompagnement du collectif car, on l’aura compris, bien qu’assorti d’un livret explicatif, il nécessite un cadre et une documentation de la part des personnes qui l’animent. Le collectif envisage de plus une édition pour le Mrap national, très intéressé. « Le jeu évolue encore et continuera à s’enrichir de l’actualité, à se développer au fil du temps et de son utilisation. Nous constatons qu’il peut s’adapter à tous les âges, même aux adultes », conclut Françoise Mahé. Pour avoir joué une toute petite partie, nous confirmons…

* Le collectif est composé du Mrap, d’Athénor, des Maisons de quartier de La Bouletterie, d’Avalix, de Kerlédé et de Méan-Penhoët, d’Escalado, de la Ligue de l’enseignement, et des collèges Albert-Vinçon et Julien-Lambot.